JEREMY IRONS : Une fois il m’a dit, « J’ai hâte... » – à propos d’être intellectuel – « J’ai hâte de voir ce que les critiques vont dire de ce film... pour savoir de quoi il s’agit. » Donc je crois qu’il sait que pour tous – Vous savez, quand vous... Quand vous dites que David parle intellectuellement de ses films, c’est quand ils sont finis, quand ils sont sortis. Et nous créons tous des schémas. Nous pouvons tous parler de quelque chose qui existe. Mais en fait, au moment de la création, vous ne savez pas vraiment. Vous suivez votre nez, vous suivez vos instincts, si vous travaillez correctement. Au mieux, de façon très détendue. De façon très détendue, vous voyez seulement où une scène va vous amener. Ce qu'elle suggère en termes d'images, vous savez, de Peter Sus, à David, au jeu de l’acteur. Vous travaillez– vous devriez travailler –dans un endroit très sensible, très délicat.
Puis quand vous montez ça et que tout est prêt, que c’est attaché au reste, et que c’est là, alors vous pouvez vous asseoir et en parler intellectuellement. Et bien sûr ça va remplir les entrevues et les articles. Je ne suis pas sûr à quel point ça a à voir avec...l’expérience réelle vécue par le public. Je pense que c’est vraiment difficile à identifier. Vous savez quand quelqu’un vous demande, « Vous aimez ce film? » Vous dites, « Oui, je l’ai bien aimé. » « Pourquoi vous l’avez aimé? » « Hum... » Et votre cerveau commence à, disons, trier les choses...qui pourraient être les raisons pour lesquelles vous l’aimez. En fait, vous l’aimez parce que…quelque chose vous a interpelé. Il vous a fait rire ou vous a fait réfléchir... Ce ne sont pas vraiment les mots...– même le vernis intellectuel profond –ce n'est pas ça qui touche, je ne crois pas. Ça remplit les articles.