Christine Cornea explore les principales représentations cinématiques du cyborg et leur rapport avec les pratiques de l’art performance, particulièrement dans le film Crash de Cronenberg (1996). Elle situe les personnages de Crash comme des êtres empêtrés dans la technologie, leurs corps mutant par un processus de « cyborgination ». Cornea dissèque l’aspect psychologique de la méthode d’interprétation telle qu’elle est parodiée dans Crash en faisant allusion à la psychanalyse freudienne. Elle établit des relations entre l’environnement technologique de Crash et celui de films tels que Terminator (James Cameron, 1984) et La matrice (que Wachowskis, 1999) pour faire ressortir les différentes formes de transformation de cyborgs dans les films des grands studios.
Marcos Cruz qualifie les consoles de jeu du film eXistenZ de David Cronenberg (1999) de tumeurs synthétiques en raison de leur statut d’êtres « semi-vivants » et de leur origine conceptuelle scientifique. Il traite ensuite de la relation bilatérale entre ces consoles et le corps humain. Enfin, il reconnaît les insinuations du film sur la biologie du corps dans un monde scientifiquement avancé du XXe siècle.
En mettant l’accent sur la façon dont une caméra investigatrice au cinéma peut rendre l’examen gynécologique exploratoire et l’imagerie dans le film Faux-semblants, Marcie Frank explique les intrigues du film en ce qui concerne les sexes et la gémellité. Employant la théorie psychanalytique à travers une lentille féministe, elle situe les jumeaux Mantle dans le cadre sexué du film alors que leurs expériences médicales et personnelles exposent leur misogynie.
Cet article traite du portrait à la fois narcissique et monstrueux que Cronenberg fait de la gémellité dans Faux-semblants. Gomel et Weninger explorent les notions culturelles de clonage et de mutation corporelle à travers les points de vue divergents des études biologiques de gauche et de droite. Reconnaissant que le rôle de gynécologue établit un lien entre la science et les frères Mantle, les auteurs se penchent sur la vision qu’ont les deux personnages du corps monstrueux et sa relation avec la stimulation de nouveaux désirs sexuels. À partir d’un cadre biopolitique, ces idées sont explorées en parallèle avec le film Zoo de Peter Greenaway (1986), de même qu’avec l’eugénisme nazi pour démontrer les conséquences potentielles des idéaux utopiques de gémellité sur la société.
Cette collection comprend des essais qui étudient l’attrait pour les films d’horreur, ainsi que les thèmes, les personnages et les conventions habituels du genre. La deuxième partie du livre contient des critiques de films d’horreur, de Nosferatu le vampire (F.W. Murnau, 1922) à La Colline a des yeux (Alexandre Aja, 2006). Dans son essai « Biological Alchemy and the Films of David Cronenberg », Mary B. Campbell attire notre attention sur le lien entre la sexualité et la maladie dans les films de Cronenberg. Elle soutient que ces films exploitent notre peur de la contagion en présentant des maladies qui s’attaquent à notre corps par les organes de la sexualité et du système reproducteur.
Le livre de Michael Grant explore les différents thèmes couverts dans le film Faux-semblants de David Cronenberg. Après avoir traité brièvement de la notion de « femmes mutantes » liée aux études gynécologiques des frères Mantle, Grant se tourne vers les caractéristiques shakespeariennes du film, l’utilisation du montage en continuité pour définir les personnages et le talent artistique de Cronenberg, qui se manifeste tout au long du film.
Liam Hotchkiss compare Videodrome (1983) et eXistenZ de Cronenberg dans la façon dont chacun délimite les sciences connexes de la technologie et de la biologie lorsqu’elles ont une incidence sur le corps humain. Hotchkiss constate que ces films, comme d’autres grands cybersuspenses, impliquent des réalités virtuelles dans la technologisation de l’esprit et du corps alors que les consommateurs de cybercultures cherchent à transcender leur corps. Il étudie ensuite les personnages des films en ce qu’ils reflètent les structures du jeu dans la collectivité, la transformation du corps et, même, la sexualisation de la réalité virtuelle.
Cette thèse se penche sur l’étude médicale des organes génitaux féminins aux fins de diagnostic pathologique, l’exclusion de la sexualité et la dynamique de pouvoir dans les examens de la région pelvienne. Kapsalis laisse entendre que Cronenberg épouse le discours médical en se positionnant comme un « chirurgien cinématique » par le contrôle qu’il exerce sur ses récits scientifiques. Elle justifie ensuite ce point de vue par une évaluation psychoanalytique des femelles morbides dans Faux-semblants et Rage (1977), en ce sens qu’elles sont des objets fabriqués de spectateurisme masculin (et scientifique dans le cas de Faux-semblants). Kapsalis illustre aussi comment Faux-semblants peut être vu comme une critique de la façon dont la science médicale traite les femmes, notamment parce que le film recourt à des gynécologues masculins pour agir comme spectateurs du corps féminin.
Mark Komrad décrit brièvement le croisement de Une méthode dangereuse (2011) avec la réalité dans la représentation de l’histoire de la psychanalyse. Il décrit la façon dont le film explore les limites de l’éthique dans la relation médecin-patient en montrant le refus des protagonistes de se conformer à ces limites. Il conclut que ce film dépeint une vérité dans sa représentation de l’histoire et que le franchissement des limites de l’éthique dans les relations professionnelles pourrait être mieux réglementé.
David Lavery s’intéresse à la représentation du cyberespace du futur dans les films eXistenZ de Cronenberg et La matrice des Wachowskis. Ce court article fait allusion à un éventuel futur où les humains sont remplacés par des machines, à la lumière de l’obsession culturelle croissante pour les progrès technologiques envers lesquels ces deux films sont complaisants. Un résumé des intrigues des deux films met en évidence leurs thèmes de la réalité virtuelle et la notion d’une technologie qui exerce une mainmise sur la société.
Cette critique compare Une méthode dangereuse aux œuvres précédentes de David Cronenberg. Adam Lowenstein décrit les différentes utilisations de la psychothérapie dans Une méthode dangereuse et La Clinique de la terreur (1979) pour définir les attributs distinctifs des protagonistes. Il explore ensuite les thèmes de l’antisémitisme et de la féminité, de même que la théorie freudienne de la pulsion meurtrière en ce qui concerne le cinématique « démon caché dans le coin » exploité par Cronenberg. Il présente ces concepts, tels que représentés dans Une méthode dangereuse, comme des reflets d’idées exploitées dans Faux-semblants, Transfert (1966), Une histoire de violence (2005) et autres.
Maher examine les modes de cinématique et le spectateurisme médical dans Faux-semblants, de même que l’utilisation d’un seul acteur pour jouer les rôles des jumeaux identiques. Elle suggère que le film met de côté la réalité médicale du corps féminin afin de, au contraire, faire ressortir la non-fiabilité de ces regards inquisiteurs dans les images du film représentant l’utérus, le fœtus et d’autres éléments du système reproducteur féminin.
Dans son interview avec David Cronenberg, Richard Porton pose des questions sur le style, le placement historique et les théories scientifiques du film Une méthode dangereuse. Cronenberg répond que celui-ci met l’accent sur les théories psychanalytiques de Freud et de Jung, et raconte comment sa connaissance de leur histoire respective a influé sur la réalisation. Il loue ensuite la performance de l’actrice Kiera Knightley et sa capacité de jouer avec justesse le rôle d’une femme hystérique, puis il traite de la scénarisation de la pièce de Christopher Hampton, The Talking Cure, et même du lien entre l’identité juive de Freud et l’attitude prétendument antisémite de Jung.
Alfred Seegert explore la peur que les humains deviendront complètement et involontairement coupés de la réalité à cause des interfaces technologiques, ce qui altérera définitivement les perceptions de notre façon d’être naturelle. Il présente ses arguments dans une analyse de films qui mettent l’accent sur les progrès technologiques, notamment eXistenZ et Videodrome de Cronenberg. Dans une section intitulée « The Flesh is Dead – Long Live the New Flesh: Cronenberg’s Corporealized Virtuality », Seegert suggère que les films de Cronenberg dépeignent la technologie comme une infiltration du corps humain dans une relation réciproque exclusive.