CAROL SPIER : Quand nous avons enfin eu l'argent et que nous avons commencé, nous sommes allés au Maroc, à Tanger, et nous avons fait des repérages. Des sites magnifiques, nous avons pris des centaines de photos. Trouvé les sites que nous voulions utiliser, décidé des lieux que nous pourrions filmer à Toronto, parce que certaines scènes devaient se passer à New York, et d'autres devaient se passer dans l'Interzone, qui était, en fait, Tanger.
Donc nous sommes rentrés à Toronto, nous avons commencé à construire les décors que nous allions – les décors style New York qui allaient être utilisés à Toronto - et trouvé les sites pour certains de ces décors, et puis la guerre du Golfe est arrivée, et nous n'avons pas pu aller à Tanger. Alors on s'est demandé : « Qu’est-ce qu’on fait? Est-ce qu’on cherche un autre endroit qui soit similaire? » Alors je me suis assise et j'ai fait une liste, que j'ai donnée à David, des choses que nous pourrions probablement construire à Toronto. Il y est retourné, a pris ma liste, et a réécrit le scénario, puis il est revenu avec une autre liste, et nous avons fini par le construire.
Ce qu'on a fini par faire était que nous avons pris le virus...- au début, il était exterminateur pour une usine à virus - et nous l'avons transformé en une usine à médicaments. Donc nous l'avons tourné en premier en tant que décor new-yorkais, puis nous y avons ajouté des éléments marocains et changé le décor et surélevé certains endroits, pour que ce soit plus sur différents niveaux, et nous l'avons changé en pharmacie. Puis nous avons pris le restaurant marocain à New York et l'avons transformé en l'appartement de Frost au Maroc.
Nous avons fait ça souvent. Le bar new-yorkais était en fait incorporé dans les rues de la Casbah. J'étais en train de construire la rue de la Casbah –parce qu'ils avaient déjà commencé le tournage à ce point, quand nous avons décidé que nous devions construire la Casbah. Donc je construisais une section de la rue et ils tournaient la scène, puis ils allaient ailleurs tourner autre chose, et je revenais et on tournait une autre section au point où nous avons finalement eu ce truc circulaire...avec une sorte de croix au centre...donc vous pouviez tourner des angles différents pour avoir des choses différentes. Et le bar en faisait, en fait, partie, donc si vous marchiez le long de la rue de la Casbah, vous passiez devant le bar new-yorkais. Tout compte fait, je crois que c'était mieux parce qu'après tout, il n'est jamais vraiment allé au Maroc, c'était un trip de drogue. C’était tout dans sa tête, donc le fait que les lieux dans lesquels il était au Maroc étaient en fait des endroits qu'il connaissait dans sa vie à New York semblait faire mieux marcher les choses. Et je pense qu'à long terme, ce n'était pas un carnet de voyage, vous savez. Ça a bien mieux fonctionné.