STEPHAN DUPUIS : Quand on a tourné Une méthode dangereuse. Viggo Mortensen fut choisi pour le rôle de Dr. Sigmund Freud, ce qui m’a réjoui car j’adore aussi travailler avec Viggo. Et David a suggéré, « Peut-être qu’on peut faire quelque chose avec son nez. » Et j’ai dit, « Oui je suis d’accord avec ça », parce que Viggo a une sorte de petit nez norvégien. Et bien sûr, Sigmund Freud, étant Juif autrichien, avait un nez plus proéminent, plus aquilin, et un petit peu plus ici. Donc j’ai fait trois tests. J’ai fait un nez avec un petit bout. J’en ai fait un plus gros, et finalement j’ai simplement choisi un nez moyen qui était comme ici – juste cette partie ici. C’était très subtil. Et j’ai mis des sourcils à Viggo, ce qui a en fait créé le personnage quand il est arrivé un petit peu plus tard pendant le tournage. Parce que Viggo n’a pas des sourcils très proéminents, alors… et des lentilles de contact marron qu’il a ramenées de New York. Et ensuite un petit ajout à sa barbe, ici, pour la rendre un petit peu plus proéminente. Et ça a suffit. Ça a marché merveilleusement bien et je suis très fier de ce maquillage. C’est simple. Ce n’est pas aussi spectaculaire que, peut-être La mouche, mais j’adore ces maquillages de personnages.
DENISE CRONENBERG : Parce que j’adore l’histoire, c’était aussi fascinant de rechercher la vie de Freud et de Jung, et j’ai fait une recherche exhaustive, et j’ai lu et j’ai trouvé des photos extraordinaires. Et Nigel [Egerton] a trouvé beaucoup de choses à Londres. On est allé à Londres et on a visité la maison de Freud, et c’était vraiment émouvant. C’était un rêve réalisé pour moi parce que j’adore les robes blanches.
Quelqu’un m’a dit, « Mais tout était blanc! »
J’ai dit, « Mais c’est ce qu’elles portaient. »
C’est ce qu’elles portaient. Les femmes portaient du blanc, les hommes portaient du noir. Même le bleu marine n’était pas vraiment porté. Ce qu’elles portaient était très spécifique. Des chemisiers victoriens à col montant, et quelle année ça a changé. On a fait très attention, on s’est assuré de la progression du changement dans leur façon de s’habiller, passant de ces choses blanches victoriennes aux ensembles et autres choses que Keira a porté plus tard. La recherche était phénoménale et parce que c’était de l’histoire, c’était vraiment un projet très spécial.
Je suis allée à Londres la nuit avant qu’on fasse les essayages. Ceux de l’époque. Puis on a réellement commencé à entrer dans ce que je voulais. Cosprop est un endroit à Londres comme on n’en a pas ici. À savoir que c’est une maison de location, mais ils font aussi de la création et fabriquent tous ces merveilleux vêtements d’époque. Et le propriétaire m’a vraiment aidée... me laissant en quelque sorte le bombarder de questions quant à ce que je voulais. J’ai utilisé uniquement de la dentelle d’époque. Nigel et moi avons trouvé à Londres ce couple qui a une maison...juste en dehors de Londres, et ils avaient seulement de la dentelle d’époque. Chaque morceau de dentelle, de ruban et de tissu était d’époque. Le brocart que j’ai utilisé pour les gilets de Freud était original de cette période.
Freud a porté exactement la même cravate toute sa vie. C’était juste une sorte de morceau en travers. Et il portait ça tout le temps. On a aussi reproduit sa montre exactement similaire. Et on a fait la... chaîne exactement comme elle était. Et Viggo Mortensen est tellement précis sur toute chose qu’il voulait être sûr... qu’elle était attachée au second bouton, je crois, ou au bouton auquel Freud l’attachait. Tout était – Vraiment, l’attention et Viggo est très comme ça, et j’adore travailler avec lui. Attention au détail.