STEPHAN DUPUIS : En fait, j’avais un assistant qui s’appelait Dennis Pollack, avec lequel je travaillais à faire les prothèses, parce que tout le monde avait des cicatrices dans ce film. Tout le monde avait des cicatrices quelque part.
Et Arquette portait...elle avait eu tellement d’accidents qu'elle devait porter ce costume orthopédique. Nous sommes allés dans un endroit à la périphérie de Toronto, qui fabrique des prothèses pour les gens qui ont eu des accidents. Et ils avaient cet immense entrepôt plein de, disons, tous les matériaux pour faire cette sorte d’appareillage. Donc on a utilisé les vrais trucs. Toutes les articulations, le matériel pour créer cette sorte d’armure bizarre pour elle. Les appareils orthopédiques sont un peu bruyants, comme les armures. Et Dennis --comme ils étaient tous des personnages un peu excentriques --a créé ce petit compartiment qui était attaché à sa cuisse ou sa jambe, qui s’ouvrait et dans lequel il y avait quelques articulations. Elle pouvait les rentrer et les faire sortir.
On est venu plusieurs semaines avant, on a pris une partie des acteurs, et j’ai commencé à faire toutes les sculptures des cicatrices. Et on a fait les moules, on les a faits à base de gélatine, parce que c’est facile à travailler et que ça va vite. En plus on avait la séquence du gros accident- sur l’autoroute -et il y avait des tas de gens avec des morceaux de pare-brise sur le visage et Dieu sait quoi…des os cassés qui sortaient de la peau. C’était non-stop, vous savez. Et puis le personnage principal, Elias Koteas, le genre docteur fou dans le film, il avait toutes ces petites cicatrices partout, sur toute la figure. Donc il y avait ça. Certaines étaient faites avec du collodion. Certaines étaient des petits appareils.