Graphique d'un lézard à deux têtes d'eXistenZ

Transcription : Le festin nu : créatures

PETER SUSCHITZKY : Je pense que j’ai fait quelques films qui étaient lourdement chargés en effets spéciaux, donc j’avais dû faire attention à ce côté-là. J’ai vu ce type de réalisation changer au fil des années. Mais j’essaie d’éviter les films qui sont dictés par ces besoins. Je préfère toujours une histoire humaine avec une vraie performance, plutôt qu’un film qui demande que les machines autour de moi dominent la façon dont je fais le film.

RONALD SANDERS : Et bien, les films fantastiques – les films à créatures, comme j’ai tendance à les appeler –sont assez faciles à monter, parce que la plupart de ces choses étaient faites pratiquement sur le plateau. Si vous voyiez une créature bouger, elle bougeait. Ce pouvait être une marionnette, ce pouvait être... vous savez, n’importe quoi, mais ça existait réellement sur le plateau... et c’était filmé comme un élément.

Le festin nu – c’était des effets de maquillage, des créatures construites. Donc pour moi, le montage était assez facile. C’est vrai qu'il faut que ce soit crédible. Vous savez, vous ne pouvez pas...Vous devez monter de façon à ce qu’on ne voit pas les rouages et les leviers, et les... Vous devez saisir les bons moments quand la chose semble être ce qu’elle est supposée être. Vous devez vendre l’effet. Mais elles sont pratiques, elles sont dans le film, ce sont des rushes. Donc je traite ça comme une performance. Vous savez, vous regardez la machine à écrire faire des choses, et vous regardez ça juste comme une performance et choisissez les meilleures parties de la performance de la machine à écrire et faites le montage de cette façon. Parce qu'elles sont toutes vraiment là. Quand vous faites de l’infographie, c’est bien plus difficile. Vous devez quand même monter la performance et faire coller l'infographie, mais avec les films comme ça de David, c’était pratique. Elles étaient là sur le plateau. Elles étaient réelles. Donc j’ai juste choisi la meilleure performance de la machine à écrire ou la meilleure performance de l’autre créature et l’ai utilisée. Et on a les a passées au peigne fin, vous savez. On a pris beaucoup de temps pour trouver juste les bons morceaux, où on ne voyait pas... la chose s'agiter ou se contracter ou faire quelque chose de mécanique. Donc c’était un exercice technique, mais vraiment, c'est juste une performance. Juste la performance de la créature.

STEPHAN DUPUIS : Ce que j’ai fait sur Le festin nu était – ma principale création ici a été essentiellement le mugwump. Il y a eu plusieurs dessins pour lui. Et finalement il ressemblait à une sorte de... chose-oiseau qui ressemblait, vaguement, à Burroughs. Avec son... vous savez, « Avec sa voix. » « Quand il parlait avec la cigarette », et tout ce truc. Donc, bien sûr, je l’ai fait mince, ce qui a rendu dingue le département mécanique. parce que, vous savez, « Où va-t-on mettre les câbles et tout ça? »

Et ces gars sont vraiment supers, de toute façon. Il avait l’air fantastique dans le film. Il y avait tellement de gens qui travaillaient à cette machine à écrire dingue... qui avait tous ces appendices qui sortaient. Et... je travaillais sur les appareils que le Dr. Benway porte en tant que cette femme. Et il y avait cette sorte de fracture, et il dit, « Benway! » Il l’arrache, et c'est lui en dessous.

CAROL SPIER : Toutes les machines à écrire insectes ont commencé comme de vraies machines à écrire. Donc j’ai recherché des tas de machines à écrire. J’ai trouvé les machines à écrire les plus intéressantes et d’apparence les plus étranges que j’ai pu trouver. Et David les a regardées et il a choisi celles qu’il aimait. Certaines d’entre elles devaient avoir l’air réel, et avec d’autres on voulait. On a alors dû les changer en des formes vraiment bizarres. Après les avoir trouvées, c‘est devenu essentiellement les jouets de Chris Walas et Jim [sic] Isaacs... Ils ont pris ces machines à écrire et ils se sont amusés avec. C’est là où ils se sont amusés. Et après quand je suis revenue... J’ai dû trouver comment on allait les faire fonctionner sur le plateau.

PETER SUSCHITZKY : Qu’est-ce que ça prenait pour obtenir le résultat? C’est on en a très peu parlé, vraiment. Je savais que je voulais que les intérieurs aient l’air étrange et aussi expressionniste que je pouvais, sans distordre la réalité. Je savais que je voulais un certain style visuel à la lumière. Et je savais que j’avais ces créatures, machines à écrire, à photographier. Mais je ne savais pas comment j’allais le faire jusqu’à ce que je les ai devant la caméra. Le défi était de leur donner l’air vrai et de ne pas montrer le fait que c’était des modèles mécaniques. Mais j’ai adoré tout ça.